Inventeur du concept de « régime d’historicité » qui éclaire la manière dont les individus ou les sociétés élaborent leur rapport au temps (passé, présent, futur), François Hartog dans ce nouveau livre approfondit sa réflexion.
Le temps s’écoule sous trois formes. Tout d’abord, il y a chronos qui est inexorable et insaisissable, ce qui a fait dire à Virginia Woolf : « Comme le fleuve coule vite de janvier à décembre ! Nous sommes emportés par le torrent des choses ». Et pourtant, c’est ce temps que les hommes cherchent à maîtriser et que, à partir du XVIIIe siècle, ils ont considéré être synonyme de progrès. Mais, il y a aussi Kairos, la rupture, et Crisis, le jugement, c’est-à-dire le moment où les solutions au Kairos se font jour.
Hébétée par les désillusions tragiques du XXe siècle, l’humanité occidentale contemporaine, a pu sembler vouloir échapper, au cours des trois dernières décennies, à ces deux formes du temps, en s’immergeant dans le « présentisme ». Un présent replié sur lui-même et livré à l’immobilisme fulgurant (cf. Paul Virilio, Harmut Rosa), un présent dans lequel « Chronos n’a d’autre horizon que lui-même ».
Mais, l’anthropocène, cette nouvelle ère géologique qui (re)place l’homme face à son hubris et à sa responsabilité, a rebattu les cartes, rappelant que si le passé est irréversible et le futur imprévisible, le présent ne saurait se satisfaire de l’inscription permanente dans l’identique.
Une invitation à reprendre notre destin en main...
Disponible à la médiathèque